La vie affective : libérer les mots pour guérir les maux

Objectifs
L’objectif de ce projet est d’offrir des temps d’échanges aux résidents qui en ont envie. La vie affective est encore un tabou et les résidents peuvent se mettre en danger par méconnaissance. Aussi, le but est de créer un partenariat avec le CDPS afin que des intervenantes qualifiés échanges et répondent à leurs questions.

Le porteur de projet

Coordonnées de la structure :

La Maison du Coudray
8, rue du bas coudray
Corbeil Essonnes 91100
Type de structure :
Association

Coordonnées du contact :

GRAND Arnaud
Qualité : Directeur de la structure
Téléphone professionnel : 01 83 35 07 41
Courriel : arnaud.grand@alve.fr

Contexte

L’origine
"Je n’ai pas besoin de contraception je suis ménopausée" ; "Je ne sais pas quand je peux dire non" ; "Je n’avais pas envie qu’il me touche mais je n’ai pas dit non, c’est normal il m’a offert un toit". Toutes ces phrases issues de diverses discussions avec les résidents nous ont alerté sur l’importance de la prévention et de la discussion afin de lever des non-dits.

La finalité
Les objectifs de ces rencontres sont les suivants :
 libérer la parole, mettre des mots sur des maux, reconnaître une douleur, un passé de violence ou de maltraitance etc…
 travail autour de l’estime de soi, inhérent à une reprise de confiance en soi
 savoir identifier des personnes ressources sur le territoire vers qui s’orienter de façon autonome en cas de besoin.
 reconnaître les résidents dans leur singularité et leur unicité.
 sur le long terme : favoriser la discussion entre les résidents et l’équipe éducative.

La description du projet
Ce projet évoque deux choses : la sexualité en institution ainsi que la sexualité des résidents dans leur vie passée. Grâce à de nombreux échanges l’équipe a compris que ces deux sujets sont liés. Bien souvent, beaucoup d’entre eux ont une histoire personnelle difficile(viol, agression etc…) et n’ont pas eu la possibilité d’en parler ou de savoir comment se positionner. Ce vécu impacte leur comportement au sein de la structure (sexualité débridée, monnayée etc…).
Ces rencontres sont donc ouvertes aux femmes mais aussi aux hommes qui souhaitent échanger à ce sujet.

Les acteurs
Suite au constat fait, M. GRAND s’est mis en contact avec le CDPS afin de proposer des interventions au sein du foyer. Les réunions d’informations sont basées sur du volontariat et organisées par une infirmières et une psychologue du CDPS. Une éducatrice, avec l’accord des résidents assiste avec eux aux réunions.

Les axes prioritaires :

  • Renforcer et préserver l’accès à la santé – y compris à la prévention – pour tous, notamment par une information adaptée aux personnes vulnérables (mineures, majeures protégées, en perte d’autonomie, souffrant de troubles psychiques, intellectuellement déficientes…), étrangères, placées sous main de justice… ;

La réalisation

La mise en œuvre
Lors de la première rencontre les intervenantes abordent les risques et la prévention des risques. Elles montrent aux résidents présents ce jour comment manipuler les préservatifs féminins et masculins et leur importance par rapport aux IST et MST. Cette première séance à été très appréciée par les participants. Ils ont manifesté l’envie de renouveler l’expérience. Le thème de la sexualité est alors maintenu et après un sondage auprès des résidents, voici les autres sujets abordés par les deux intervenantes :
-« l’estime de soi »
-« la découverte du corps »
-« la sexualité sans sentiment amoureux »
-« le futur en couple »
-« les lois »

Projet initié en :
2016

Projet mis en œuvre en :
2017

Comment et combien ?
Ce projet a nécessité la mise en place d’un partenariat avec le Centre Départemental de Prévention et de Santé. Une infirmière et une psychologue interviennent au foyer auprès d’un groupe d’une dizaine de personnes, volontaires.
Par la suite, avec de la récupération, nous avons mis en place au foyer dans un endroit discret et accessible, des préservatifs féminins et masculins en libre service. Le CDPS nous approvisionne lorsque les résidents en éprouvent le besoin.

La communication
Ce projet est présenté en amont au Conseil à la Vie Sociale des résidents. Ils nous ont demandé d’aborder le sujet de la sexualité. Une affiche est faite et exposée sur le tableau des activités qui se trouve dans le salon, un endroit accessible par tous.
D’autre part, avec l’accord des différents protagonistes, Le Parisien est venu lors d’une séance afin d’écrire un article relatant les rencontres.

Et après

Les résultats
Ce projet met en avant une thématique peu abordée en institution et avec des personnes souffrant de troubles psychiques.
D’autre part, ce projet est mis en place avec un partenaire du territoire, ce qui favorise la continuité de cette action.

Evaluation et suivi
Afin d’évaluer ce projet prenons les objectifs de départ et les résultats finaux. Voici les critères : la régularité de la participation, la participation active lors des séances, l’envie de programmer d’autres séances, la sexualité au sein de la structure, l’instauration d’un climat de confiance intrinsèque à une discussion ouverte et libérée autour du sujet de la sexualité.
Les résultats observés par l’équipe sont les sujets : les résidents se rendent volontairement aux séances, ils y parlent librement avec les intervenantes puis par la suite avec l’équipe. Certaines résidentes ont commencé un travail d’acceptation de leur corps et apprennent petit à petit à se positionner et à dire non. En parlant de leurs histoires et de ces moments difficiles ils apprennent à accepter l’inacceptable. Ils se sentent soutenus, écouter et se réapproprie leur corps. Rappelons que les personnes souffrant de troubles psychiques perçoivent leur corps de façon morcelée.

Quelques conseils et témoignages
Témoignage de Mme M "j’ai aimé venir aux séances, j’ai parlé de mon histoire".
Le thème de la sexualité est aujourd’hui encore un tabou d’un point de vue institutionnel et sociétale. Toutefois il semblerait que dans certaines situations ces non-dits déclenchent des troubles de la sexualité, compliquant parfois les relations avec les personnes de l’autre sexe. De ces situations peuvent être observées des replis sur soit, une dégradation de l’estime de soi, une mise à distance avec son corps en adoptant une sexualité débridée etc.. La prévention a vraiment joué un rôle important à la Maison du Coudray. La discussion est plus libre et les résidents sont moins souvent dans des situations qui pourraient les mettre en danger.

Si un conseil pouvait ressortir de cette action ce serait d’aller au devant de ce sujet complexe et de faire appel à des personnes extérieures et qualifiées pour libérer la parole.